
Ainsi, parmi les plus exotiques, il existe encoure aujourd'hui de cirages sud-africains, japonais, néo-zélandais, brésiliens, turcs, russes et sans doute beaucoup d'autres que nous n'avons pas encore rencontrés. Qui connaît la Lincoln stain wax ci-contre? Elle est encore en vente, mais comment a-t-elle pu survivre jusqu'à nous?
L'un des objectifs de ce blog étant pédagogique, nous ferons dans ce post un survol des principales marques européennes, et notamment britanniques, car il existe dans ce pays une profusion de cirages méconnus, à diffusion confidentielle, tout comme en Allemagne et dans quelques pays de l'ancienne Europe de l'est. Comment survivent-ils?
Mais la plus connue de ces marques, celle qui domine quantitativement, et de très loin, le marché mondial, nous vient de l'hémisphère sud, d'Australie plus précisément, et porte pourtant un nom qui fleure bon la Nouvelle Zélande, en l'honneur de la nationalité de l'épouse de son inventeur.
Le colosse australo-anglais domine toujours, un siècle plus tard
Le colosse australo-anglais domine toujours, un siècle plus tard
Kiwi, car c'est bien sûr d'elle qu'il s'agit, a été fondée à Melbourne en 1906 par William Ramsay, un écossais fraîchement immigré, qui avait mis au point un cirage pour bottes qui avait l'avantage de pouvoir s'appliquer rapidement et de pigmenter le cuir en même temps qu'il le rendait brillant.
Il faut savoir que, jusqu'alors, le cuir - uniformément noir - s'entretenait avec ce que les anglais appelaient "boot blacking", c'est à dire "noircisseur pour bottes", que l'on préparait chez soi, généralement en mélangeant de la suie de cheminée avec du gras animal et parfois d'autres ingrédients, mais ces préparations salissaient les vêtements et n'étaient pratiques ni à fabriquer, ni à utiliser..
C'est l'une des raisons du succès de la marque Kiwi, et dès 1908 Ramsay commença à exporter ses cirages vers la Nouvelle Zélande et l'Angleterre, où la demande était très forte en raison de la diffusion croissante de chaussures cousues Goodyear qu'il fallait entretenir. Dès 1924, les cirages Kiwi étaient déjà commercialisés dans plus de 50 pays.
La marque alla de force en force, notamment grâce aux contrats de fourniture de cirage aux forces allées pendant les deux guerres mondiales, jusqu'à l'année 1984, lorsqu'elle fut rachetée par la multinationale américaine Sara Lee Corporation, ce que de nombreux utilisateurs considèrent avoir été le début du déclin. Non pas commercial, car Kiwi dit être aujourd'hui distribué dans près de 200 pays, mais parce que ce rachat semble avoir poussé à une reformulation, où des produits chimiques ont remplacé les derniers produits naturels, ainsi que le détaille cet article du célèbre webzine américain Wired.

C'est l'une des raisons du succès de la marque Kiwi, et dès 1908 Ramsay commença à exporter ses cirages vers la Nouvelle Zélande et l'Angleterre, où la demande était très forte en raison de la diffusion croissante de chaussures cousues Goodyear qu'il fallait entretenir. Dès 1924, les cirages Kiwi étaient déjà commercialisés dans plus de 50 pays.
La marque alla de force en force, notamment grâce aux contrats de fourniture de cirage aux forces allées pendant les deux guerres mondiales, jusqu'à l'année 1984, lorsqu'elle fut rachetée par la multinationale américaine Sara Lee Corporation, ce que de nombreux utilisateurs considèrent avoir été le début du déclin. Non pas commercial, car Kiwi dit être aujourd'hui distribué dans près de 200 pays, mais parce que ce rachat semble avoir poussé à une reformulation, où des produits chimiques ont remplacé les derniers produits naturels, ainsi que le détaille cet article du célèbre webzine américain Wired.
Deux vénérables français
On trouve aussi sur le marché deux vénérables marques françaises de produits d'entretien: Grison Paris, qui appartient désormais au groupe américain LJW, et Famaco, une entreprise restée toujours dans le giron de la famille de son fondateur, François Pfirter. Nous regarderons également Dasco Shoe Care, marque anglaise établie à Desborough, près de Northampton, et appartenant à la société Dunkelman and Son Ltd., ainsi que d'autres marques européennes encore moins connues.

La marque Grison a été rachetée par le groupe américain LJW, qui l'a relancée depuis 1996 et qui a commencé à la développer à l'export, notamment en Russie et en Amérique Latine. LJW a lui-même été racheté par Melvo GmbH, déjà propriétaire des marques Salamander, Salamander Professional, et Woly, ce qui en fait, à l'issue d'une longue et complexe séance de "meccano" industriel, l'un des tout premiers groupes en matière de produits d'entretien pour chaussures.

Comme plusieurs marques, Famaco commercialise une gamme de cires de base ainsi qu'une gamme plus haut de gamme appelée de l'Abbaye.
Aujourd'hui dirigée par le fils du fondateur, la marque Famaco est fière des plus de 120 couleurs de ses crèmes de cirage, et revendique la clientèle de marques aussi célèbres que Weston et Vuitton, pour n'en nommer que deux. La marque est facilement reconnaissable à son logo, qui montre deux silhouettes masculines habillées en tenue de soirée, avec cape, haut de forme et canne.
Aujourd'hui dirigée par le fils du fondateur, la marque Famaco est fière des plus de 120 couleurs de ses crèmes de cirage, et revendique la clientèle de marques aussi célèbres que Weston et Vuitton, pour n'en nommer que deux. La marque est facilement reconnaissable à son logo, qui montre deux silhouettes masculines habillées en tenue de soirée, avec cape, haut de forme et canne.
Les origines: Angleterre, 1765
Au Royaume-Uni, la marque la plus ancienne en matière de produits d'entretien pour chaussures est Carr & Day & Martin, un sellier qui commença son activité commerciale en 1765. A cette époque, l'entretien des bottes - il n'y avait encore que très peu de chaussures - se limitait à huiler les semelles et vernir les tiges, la notion de polissage n'ayant pas encore apparu.

La société fut rachetée en 1923 par Carr & Son, de célèbres selliers, et devint Carr & Day & Martin, qui existe encore aujourd'hui mais qui ne produit plus que des produits d'entretien de sellerie et pour chevaux, exception faite de quelques cirages pour chaussures.
Dasco, le survivant anglais
Dasco ne vend qu'aux grossistes et aux magasins, et propose une large gamme de produits dont les cirages et crèmes ne constituent qu'une toute petite partie. L'essentiel de sa production est constitué d'embauchoirs, semelles et autres coussinets, ainsi que des chausse-pieds et formes pour bottes, et ses produits ne sont pas généralement importés en France.
Mais Dasco produit également cires et crèmes pour des tiers, dont font sans doute partie nombre de fabricants de chaussures de la région.
L'allemand Tapir joue la transparence
Surfant sur la vague écologique, et le retour aux produits naturels, la marque allemande Tapir joue la transparence au point qu'elle la seule, parmi tous les producteurs de cirage que nous avons trouvé, à annoncer la liste de tous les composants entrant dans la fabrication de ses produits.

Cependant, et ceci expliquant sans doute cela, les prix des produits Tapir sont assez élevés, et nous ne connaissons pas la qualité du produit de première main. Il serait extrêmement décevant si l'on devait s'apercevoir, par la suite, que ces prix élevés s'expliquent par la vogue des produits "bio" et "écolos" plutôt que par la qualité des ingrédients, mais rien ne permet, en l'état, de le soupçonner.
Des produits traditionnels dans toute l'Europe
Chaque pays européen, ou presque, semble avoir sa propre marque de cirages et crèmes pour chaussures, dont beaucoup ont survécu jusqu'à nos jours. Nous avons listé ci-dessous les principales marques encore en activité que nous avons pu retrouver, et que nous indiquons essentiellement en raison de leur intérêt historique. Nous sommes particulièrement redevables au site allemand BestOfBest-Mode qui a mis en ligne une première liste de producteurs.
Nous serions bien entendu très intéressés de connaître les éventuelles expériences des uns et des autres avec ces produits qui, même s'ils ne sont pas commercialisés en France, sont disponibles à la vente sur Internet.
(N.B.: Plusieurs de ces sociétés se sont concentrées sur les produits de sellerie et de soins pour chevaux, les cirages ne représentant plus qu'une petite partie de leur activité.)
Allemagne:
-- Ed. Maier Restauratorencreme -- Eg-Gu 1890 | |||||||||||||||||||||||||||||||||||
-- Erdal 1867
-- Leder Fein
Etats-Unis:
Espagne:
-- Tarrago
Grande Bretagne:
Irlande:
-- Punch (Guardsman's Gloss)
Pays Bas:
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je suis utilisateur de la marque tapir depuis plusieurs années : je ne voudrait plus avoir à utiliser un autre cirage. Bon séchage, lustrage quasi immédiat, APPLICATION AGRÉABLE car solvant terpène (en comparaison avec les odeurs de pétrole des cirages courants).
RépondreSupprimerLe prix plus élevé est un critère dérisoire, car la durée d'utilisation (économe) ne justifie aucune "économie de bouts de chandelle"...