mardi 1 mai 2012

Chaussures "co-respondent" et "spectator": le beau temps arrive

Voilà, le printemps est presque arrivé, presque partout en France, et il va bientôt commencer à faire presque beau et presque chaud.....Il est donc temps de penser à ce que cela implique pour votre garde-robe, ou plutôt votre garde-souliers.

Si l'été n'est pas franchement la saison la plus adaptée aux chaussures anglaises, nos amis britanniques n'ayant que peu d'expérience en la matière, et donc peu de besoin de chaussures idoines, il en est tout autrement du printemps.

En effet, après avoir passé plusieurs mois dans le brouillard, la grisaille, la pluie et parfois la neige, les britanniques, comme tous les peuples du nord de l'Europe, éclatent en couleurs début mai lorsqu'ils peuvent - enfin - espérer voir un vrai soleil chasser les frimas de l'hiver.



Cette évolution de la nature est souvent marquée par la tradition du "maypole," un poteau multicolore dressé traditionnellement le 1er mai et décoré de fleurs, feuilles et autres ornements. L'érection du "maypole" était souvent le point de départ de danses, fêtes et autres réjouissances.

Certains objecteront que dans certains pays le "maypole" est en fait érigé à la Pentecôte, et dans d'autres à la Saint Jean (Midsummer's night),  ou que dans d'autres contrées, notamment en Bavière, il reste souvent en place toute l'année, mais le fait est que le "maypole" comme son nom l'indique annonce le mois de mai et le printemps.

Et, en Angleterre (qu'écossais, gallois et irlandais me pardonnent, mais ce phénomène est essentiellement anglais, en raison du climat plus rude des autres parties du royaume) l'homme élégant manifeste la joie que lui inspire l'arrivée du printemps en ajoutant de - discrètes - couleurs à sa garde-robe.


Cette magnifique paire de "co-respondent shoes" de fabrication anglaise des années 1930 associe cuir brillant et cuir blanchi à la teinture "blanco."
(crédit: wikipedia)






 



Au début du siècle dernier, ceci se manifestait souvent par les chaussures bi-matières ou à deux tons, qu'en anglais on appelle "co-respondent shoes" ou "spectator shoes." La première appellation, un tantinet condescendante, était utilisée par ceux pour lesquels les porteurs de chaussures bicolores étaient le genre d'homme que l'on trouvait souvent co-accusé ("co-respondent", donc) dans les affaires de divorce, et donc des "cads" et des "bounders," pas très fréquentables pour un gentleman. La deuxième appellation serait plutôt américaine, mais ses origines restent obscures.

Quoi qu'il en soit, ce type de chaussure est forcément un brogue, dont les coutures délimitent et séparent aisément les deux parties en matières différentes, et serait à l'origine apparue en tant que chaussure de cricket, où le fait qu'elle tenait bien le pied tout en permettant sa ventilation était très apprécié, car à cette époque bénie où on ne connaissait ni adidas, ni nike, on avait de la tenue, même pour le sport.

L'homme élégant - et donc bien chaussé - a donc l'opportunité, en adoptant des chaussures à deux tons, de marquer sa différence tout en accueillant dignement le printemps.

Coup de chance: notre boutique en ligne, Britannic Shoes, en propose quelques paires bien choisies. Sans discussion possible, les plus belles sont produites par nos amis de Robinson's, dont la nouvelle gamme "Presidential" comporte un modèle, le Buchanan, proposé en cuir beige/velours bleu roi et en cuir beige/velours beige clair. Le premier se porte plutôt avec un jean ou un pantalon foncé, tandis que le second accompagne superbement les costumes d'été beige, mastic, vert clair etc etc.


Plus discret et plus moderne, le modèle Buchanan de Robinson est un exemple parfait de la "co-respondent shoes" d'aujourd'hui.











Attention, cependant: ce type de chaussure se porte plutôt dans la journée (après le coucher du soleil, c'est acceptable avec un jean, mais pas avec un costume) et plutôt dans un cadre printanier et/ou festif, telle une promenade dans St James' Park, une balade au Touquet, un mariage à la campagne...mais pas pour un rendez-vous d'embauche, à moins que ce ne soit pour tenir le rôle de Fred Astaire dans une super-production hollywoodienne.

Ces modèles ne sont certes pas bon marché, mais nous en proposons également un troisième, le Cambridge de chez Barker, qui malgré son prix plus abordable reste l'un des plus beaux de cette marque bien plus que centenaire.

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