dimanche 12 août 2012

Les désastres des marques "mode": example N° 3 et fin

Nous terminerons cette série par l'examen de deux autres chaussures d'occasion proposées sur le même site de revente d'articles de mode: l'une de la marque britannique Paul Smith, et l'autre du japonais Kenzo.

Ces derbies de Paul Smith sont déjà assez moches par leur dessin, ce que leurs lacets gris semblent souligner. Tout l'avant de la chaussure est désaxé vers l'intérieur, et leur aspect général fait penser aux chaussures de clown: trop longues et plates.

On compte ensuite quatre ou cinq profonds plis sur les deux chaussures, dont le plus avancé de la chaussure de gauche ressemble plus à une entaille qu'à un pli, ce qui ne dissuade pas le vendeur de les décrire comme étant en "bon état." Il précise même que ces chaussures ont de "superbes talons non déformés" et des "patins isolants". On remarquera, cependant, que la première de propriété semble, elle, assez abîmée, et que le décoration antérieure paraît décentrée.

Ces chaussures sont proposées à le vente pour 125 euros.

Il est particulièrement regrettable que des chaussures d'aussi piètre qualité aient été commercialisées par une marque anglaise, ce qui est un peu une trahison des traditions et du savoir-faire des bottiers anglais. Mais cela démontre aussi à quel point les marques de mode s'affranchissent des critères de qualité traditionnels lorsqu'elles mettent en vente des produits dérives, telles les chaussures: l'appât du gain semble être l'unique facteur ayant régi leur fabrication.

Cela, nous nous en doutions un  peu, mais nous en avons désormais une preuve qui, si elle n'a rien de scientifique, est malgré tout basée sur la seule observation de la réalité.

La situation n'est guère plus favorable pour ces derbies Kenzo trouvées sur le même site.

Ces chaussures sont complètement déformées, à tel point que cela ne peut être du au seul défaut d'embauchoirs, car la chaussure toute entière s'affaisse de manière assez uniforme. Là, aussi, on remarque de larges plis bien marqués, dont le plus grand est diagonal, signe d'une chaussure trop grande pour le pied qui l'a portée.

Mais on peut aussi relever une particularité somme toute assez rare sur une chaussure moderne: leur deux garants de la chaussure de gauche ne sont pas, semble-t-il, alignés à la même hauteur, celui de droite étant placé plus en arrière de plusieurs millimètres.

Le vendeur précise que ces chaussures, proposées au prix de 90 euros, ont été ressemelées, mais ne fournit pas de photo des semelles. A voir le reste de la chaussure, on peut craindre le pire, surtout que ce que l'on peut voir de l'intérieur laisse planer des doutes sur la qualité des premières de propreté et de la doublure.

Des conclusions communes

Dans cette courte série, nous avons regardé des modèles d'occasion des marques Prada, Hugo Boss, Paul Smith et Kenzo, toutes marques qui jouissent d'une certaine renommée dans le monde de la mode. Toutes quatre démontrent, avec une belle homogénéité, qu'en matière de chaussures la renommée d'une marque de mode généraliste compte pour bien peu.

Avant d'aller plus loin dans notre critique, il faut reconnaître les limites de notre démarche. En effet, la seule inspection visuelle, et de photos qui plus est, ne permet pas un examen très approfondi. Mais il est également vrai que ce côté superficiel de notre démarche permet aussi de ne pas voir tous les défauts que l'on risquerait de trouver en y regardant de plus près. Et il faut aussi noter que nous ignorons tout de la façon dont ces chaussures ont été traitées, et donc quelle proportion de leur étant actuel est due à leur qualité propre, et quelle proportion est due à l'entretien.

Ce que l"on savait déjà, c'est que l'idée d'acheter des chaussures d'occasion est farfelue. On achète des chaussures au goût d'un autre (et quels goûts on a trouvé!), faites au pied d'un autre, entretenues on ne sait comment, et nécessitant, en toute hypothèse, une bonne stérilisation.

Qu'avons-nous ensuite constaté dans ce court et empirique survol du marché de l'occasion? Que l'on y trouve des chaussures des marques "mode" bien vilaines et, surtout, bien détériorées, surtout dans leurs formes, et dont le cuir paraît bien fin, et de piètre qualité. Les intérieurs, pour autant que l'on puisse en juger sur photo, n'inspirent pas, non plus, une grande confiance.

Quant aux prix, ils sont relativement modestes si l'on les compare à ceux des chaussures neuves, mais extravagants si on les rapporte à la qualité du produit. Et penser que les acheteurs d'origine ont du payer 300 ou 400 euros en pensant être ainsi bien chaussé.....Pas étonnant, alors, qu'ils tentent de les revendre, plutôt que de les jeter par dépit après les avoir portées une ou deux fois.

Ainsi que nous l'avons déjà noté, il était possible, à la place de ces désastres ambulatoires, d'acheter, autour de 300 euros, des chaussures de faiseurs réputés, qui peuvent facilement durer une décennie si l'on en prend soin, et qui se formeront à son propre pied afin d'assurer un confort maximal. Pourquoi, dans ces circonstances, même penser à l'achat d'occasion? En matière de chaussures, c'est un non-sens absolu.

D'autant plus que la seule chaussure correcte d'occasion que nous avons trouvé sur le même site était vendue quasiment au prix du neuf, ce qui coule le seul argument qu'il est possible de trouver en faveur de la chaussure d'occasion.

Finalement, il n'y a qu'un seul achat d'occasion qui puisse se justifier: celui, à prix fortement décoté, de chaussures de qualité revendues avant d'avoir été portées, par exemple en raison d'une erreur de taille, d'une couleur mal appréciée lors de l'achat, ou de l'ultimatum d'une compagne à qui un modèle ne plaît décidément pas.

Sinon, passez votre chemin et laissez le marche de l'occasion aux collectionneurs à la petite semaine et aux "fashion victims" pour qui la marque est le seul critère d'achat.

Résultat : Marque mode: 0  Marques traditionnelles: 4

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