mardi 17 juillet 2012

Que dirait Jeeves? Conseil N° 1

Jeeves, majordome hors pair rendu célèbre dans le monde anglophone par la plume de génie de P.G. Wodehouse, devait souvent contrer les initiatives vestimentaires un peu farfelues de son jeune patron, le sympathique, richissime mais assez simplet Bertie Wooster.

Stephen Fry (Jeeves, à gauche) et Hugh Laurie ont joué dans l'adaptation télévisuelle des romans de P.G. Wodehouse diffusée par la BBC.






Hélas, depuis cette Belle Epoque, trop peu nombreux sont ceux ayant encore la chance de bénéficier des conseils avisés d'un majordome pour éviter les impairs les plus flagrants de leur habillement. Puisque, de surcroît, la transmission père-fils des règles vestimentaires élémentaires se perd ou s'étiole, nous avons pensé qu'il serait utile de rappeler comment bien choisir et bien porter ses chaussures.

Britannitude oblige, comme dirait Ségolène, ces rappels se basent essentiellement sur les conventions et coutumes britanniques, mais qui sont largement reprises sur le Continent.

Nous nous inspirerons donc, présumant de la permission de P.G. Wodehouse, des conseils qu'aurait pu prodiguer Jeeves en matière de chaussures et de leurs accessoires.

Nous espérons que nos lecteurs les plus jeunes pourront y trouver des informations utiles, et les plus aguerris un rappel des notions de base qui régissent, dans nos contrées riveraines de la Manche, le port de chaussures.



Règle n° 1: Choisir de vraies chaussures

Contrairement à ce que l'on pourrait croire en observant les passants dans la rue, tout le monde ne porte pas de chaussures; au contraire, la plupart de nos concitoyens ont à leurs pieds d'étranges masses composites mêlant caoutchouc, plastique, tissus synthétiques multicolores et autres matières "innovantes" censées apporter confort et protection, tout en projetant une image prétendument flatteuse de leur propriétaire.

Une autre minorité porte de vagues imitations de ce que devrait être une vraie chaussure, mais là aussi dénaturées par des décorations, des couleurs ou des formes (ahhh! ces pointes qui repiquent vers le haut!) qui ne démontrent que le goût étrange de ceux qui les portent.

Il est d'autant plus surprenant de constater le succès que rencontrent ces deux catégories de chaussures qu'elles sont souvent vendues à des prix très élevés, que rien ne justifie sinon la notoriété de leur marque.

Une chaussure convenable doit être entièrement réalisée en cuir (semelle, doublure, et extérieur) car seul le cuir garde, avec un peu d'entretien, un aspect impeccable. Seul le cuir embellit en vieillissant, seul le cuir absorbe la transpiration du pied ainsi que (avec des embauchoirs) les mauvaises odeurs, et seul le cuir permet, enfin, de réparer, et donc de conserver longtemps, ses chaussures.

Et, malgré toutes ces qualités, les chaussures en cuir de qualité ne coûtent pas plus cher que les viles baskets ou les modèles pas chers qui tomberont en loques dans l'année. (Cet aspect des choses a été traité dans un précédent post sur l'approche économique de la belle chaussure.)

Il n'y a donc aucune raison, à moins d'avoir des pieds abîmés ou de devoir marcher des kilomètres à vive allure, de porter des baskets ou des chaussures de mauvaise qualité en ville.

Vos pieds créent votre image

Mais ceux qui persistent à les porter n'imaginent peut-être pas la piètre image qu'ils projettent d'eux-mêmes. Passé 25 ans, il n'y a aucune justification pour qu'un homme porte des baskets en dehors d'un terrain de sport, ou des chaussures en cuir mal entretenues où que ce soit.

Beaucoup de femmes reconnaissent regarder les chaussures des hommes qu'elles rencontrent, et il en est de même des employeurs potentiels et des clients, car comme votre mère vous l'a souvent répété (ou aurait du, si elle ne l'a pas fait), ce qui compte, c'est la première impression.

Mal chaussé, vous aurez toujours une piètre image aux yeux de qui vous rencontre, alors qu'au contraire des chaussures bien cirées projettent immédiatement une image favorable, et qui rejaillit sur l'opinion qu'un interlocuteur aura de votre compétence, votre éducation, et votre compétence.

Le proverbe dit que "l'habit fait le moine." C'était peut-être vrai au Moyen Age, mais aujourd'hui ce rôle est dévolu aux chaussures. Si vous ne le croyez pas, faites une simple expérience: regardez-vous dans une glace, vêtu de votre plus beau costume et de chaussures sales, puis avec un vieux pantalon et une vielle veste, mais avec de belles chaussures de cuir bien cirées. Vous serez immédiatement convaincu.

De surcroît, des belles chaussures bien cirées (B.C.B.C.) vous distingueront de vos collègues et concurrents, et c'est peut-être cela qui vous  permettra de les distancer et remporter le "job", le contrat ou le coeur de votre élue. Ou, en tout cas, elles vous y aideront.

Conclusion: ne porter que des chaussures de qualité en cuir en dehors des stades, des gymnases et des randonnées en montagne.



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