Qui peut acheter ça? |
C'est en tout cas ce que nous lui souhaitons, car le seul fait de penser que quelqu'un ait pu acheter de telles horreurs en connaissance de cause laisserait planer de sérieux doutes sur l'avenir de la race humaine.
En regardant ce type de chaussure, une question vient immédiatement à l'esprit: d'où vient cette idée du bout recourbé? On serait tenté d'y voir un retour aux chaussures de la Perse antique, finement brodées et surtout faites pour marcher sur d'épais tapis, mais la transposition au 21ème siècle reste mystérieuse.
Church, vous avez bien dit Church? |
Témoin de cette dégringolade, la ligne Shanghai, réalisée en une demi-douzaine de combinaisons de couleurs, et qui montre que la marque a touché le fond de la piscine : il ne lui reste qu'à remonter vite, comme nous lui souhaitons tous. En attendant, les modèles de la ligne Shanghai sont vendus £530 (généreusement converti en 700€), soit nettement plus cher que ses modèles les plus emblématiques, comme les Grafton, qui ne coûtent "que" £390 (555€). Comprenne qui pourra.
Mais revenons à nos oignons. Si le bout repiqué ne trouve pas son origine dans la Perse antique, d'où nous vient-il?
Une explication possible est celle des hill boots, les "bottes de colline", jadis répandues en Angleterre mais qui, aujourd'hui, n'y sont plus produits que par une seule société, la William Lennon Factory établie à Stoney Middleton, dans le Peak District du comté du Derbyshire.
Une "shepherd's shoe" |
Parmi la gamme de bottes de travail, il se trouve quelques modèles développés pour la marche en colline et en montagne, aussi appelés shepherd's boots (bottes de berger), qui se caractérisent non seulement par un laçage qui descend très bas sur la pointe, mais également par un bout repiqué d'environ 30° qui trouve, d'après les société, les faveurs des fermiers et des randonneurs en colline. Étonnamment, ces bottes à bout recourbé ne se rencontrent, à notre connaissance, dans aucune autre zone de montagne en Europe, et on serait tenté d'y voir une ultérieure manifestation de l'excentricité anglaise.
Serait-ce de là qu'est venue l'inspiration pour les bouts repiqués de ces abominables chaussures contemporaines? Au fond, on aimerait le croire, car cette explication nous semble préférable à la seule alternative possible: une nouvelle trouvaille d'un génie du marketing pour abuser le gogo.
Cliquez ici pour un très intéressant reportage sur ce bottier d'un autre age.
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